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Le pouvoir insoupçonné des couleurs

Comment visualisez-vous votre vie? La voyez-vous comme une longue série d'images en noir et blanc agrémentée de quelques nuances de gris? Ou est-elle, tout au contraire, parsemée de couleurs brillantes et vivifiantes? Bien que l'on s'arrête rarement pour y penser, les couleurs ont une grande influence sur notre vie. Elles sont omniprésentes autour de nous. Tout au long du jour, elles influent sur notre façon de voir le monde qui nous entoure; elles modulent tant notre comportement, notre caractère, notre humeur que nos décisions.

On pourrait dire que les couleurs ont leur propre langage. Même le choix de la couleur de nos vêtements en dit long sur notre vibration personnelle du jour; par une journée de grande fatigue, on peut être attiré par une couleur terne et peu voyante, car sans même le réaliser, étant trop amoché pour faire face à des problèmes, on voudrait passer inaperçu. Mais d'autre part, si cette personne décide de porter une couleur éclatante malgré sa lassitude, elle pourrait être surprise par un regain d'énergie inattendu.

Si vous avez déjà vécu une période de déprime, vous vous êtes sûrement rendu compte que le monde autour de vous avait perdu de son éclat; le ciel était moins bleu, les feuilles des arbres moins vertes et les fleurs moins belles. Et que dire quand on est fraîchement amoureux? C'est alors toute notre vie qui devient une toile de couleurs. Celles-ci sont présentes non seulement autour de nous, mais aussi dans nos expressions: le nuage noir au-dessus de ma tête, rire jaune, voir la vie en rose, une colère bleue, être vert de peur, blanc comme neige.

Les couleurs détiennent un pouvoir insoupçonné; elles touchent toutes les sphères de notre vie, de notre tenue vestimentaire à la décoration de notre milieu de vie et de travail, en passant par notre assiette et nos loisirs (peinture, dessin, photographie, livres). Elles peuvent également aider à apaiser la douleur et à calmer l'angoisse. Les praticiens de l'art-thérapie utilisent l'expression artistique afin d'explorer les problématiques souvent inconscientes de leurs clients. C'est en leur permettant de s'extérioriser par le gribouillage, le dessin, la peinture et les collages qu'ils peuvent apprendre à se connaître. Les couleurs utilisées dans un tel processus peuvent mettre à jour et permettre la compréhension de sentiments et d'émotions parfois profondément enfouis. Personnellement, j'ai découvert la puissance des couleurs en m'adonnant au journal créatif. Elles éveillent la créativité, aident à mieux comprendre certaines émotions jusqu'à lors restées floues, ouvrent des portes sur l'inconscient et stimulent la confiance en soi.

Chaque couleur a une signification particulière, bien qu'elle puisse varier légèrement selon la perception de chaque personne. Par exemple, le blanc, qui en fait est plutôt une absence de couleur, rappelle le calme, la discrétion, l'équilibre, la pureté, la virginité, la connaissance. Tout son contraire, le noir a souvent une connotation plus négative (deuil, rigueur, dépression, néant, austérité - habits religieux). Pourtant, il exprime aussi l'élégance (quoi de plus classique qu'une belle robe noire), la stabilité, la sobriété, le mystère. Le jaune est une couleur joyeuse qui incite à la fête, la joie, la chaleur et l'amitié. Il évoque l'ouverture d'esprit et stimule l'inspiration, l'intelligence, l'intuition et l'optimisme.

Le rouge est bizarrement contradictoire; il exprime tantôt l'amour, tantôt la colère, l'agressivité et la vengeance, le courage ou le danger, l'ardeur ou l'interdiction. Il symbolise également la passion, la séduction, le pouvoir, la détermination. C'est aussi une couleur qui ouvre l'appétit et augmente la pression sanguine (cardiaques s'abstenir). Le bleu est une couleur apaisante (mer bleue, ciel bleu) qui incite au calme, au rêve, à la sagesse, à la vérité et à la sérénité. L'orange est obtenu en combinant le rouge et le jaune. Cette couleur favorise la créativité et donne du courage. Elle est synonyme de joie, de communication, de spiritualité et d'optimisme. De plus, elle semble avoir un effet positif sur la digestion. Le vert, très présent dans la nature, est un savant mélange du bleu et du jaune. Il est associé à l'espoir, à la chance, à la stabilité et à la concentration. C'est la couleur de la guérison et de la paix intérieure.

Et vous, de quelle couleur sera faite votre vie?
(Publié dans le magazine Cheminement - web, septembre 2011)

L'endométriose: plus qu'un mal de ventre

Nicole avait 23 ans quand elle a cessé de prendre la pilule anovulante dans le but de fonder une famille. Depuis, elle a des maux de ventre atroces durant ses règles et des saignements abondants qui l'épuisent.

Josée a eu ses premières menstruations à l'âge de 12 ans. Elle a maintenant 17 ans et, à chaque mois depuis cinq ans, elle doit s'absenter de l'école pendant au moins trois jours. Elle les passe couchée, roulée sur elle-même avec un sac d'eau chaude sur le ventre, car le moindre mouvement semble exacerber sa douleur à l'abdomen et au bas du dos.

Pierrette a 36 ans, elle vit en couple et a deux enfants. Depuis quelques années, ses règles lui donnent du fil à retordre, déjà qu'elle commence à ressentir des tiraillements dans le bas de l'abdomen cinq à six jours avant qu'elles se déclenchent, et c'est sans parler des crampes terribles qu'elle subit pendant les quatre premiers jours de chaque cycle menstruel. De plus, elle appréhende les relations sexuelles avec son mari qu'elle aime de tout son coeur, car à chaque fois, elle ressent des douleurs semblables à des coups de couteau au plus profond de son corps.

Jeannette a 33 ans; elle vit seule, très isolée, car depuis des années, sa vie est un enfer qu'elle ne peut envisager de partager. Elle est accablée de troubles intestinaux, de fatigue, d'anémie et comme si ce n'était pas assez, elle ressent une douleur constante dans tout l'abdomen. Elle doit régulièrement prendre des médicaments anti-inflammatoires et parfois même des narcotiques tant la douleur devient insupportable. Elle prie que le médecin change d'idée et accepte de lui faire une hystérectomie malgré le fait qu'elle n'ait pas encore d'enfant.

Anne a 26 ans. Elle est en parfaite santé, n'a jamais eu de problème gynécologique, et pourtant, depuis trois ans, elle essaie sans succès de tomber enceinte.

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Ces cinq femmes ont en commun une maladie peu connue qui pourtant en fait souffrir des milliers d'autres à travers le monde. L'endométriose est une affection gynécologique très complexe qui atteint les femmes entre les âges de l'adolescence et de la ménopause. Sa complexité découle du fait qu'elle implique tant le système reproducteur, endocrinien qu'immunitaire, et qu'en plus, elle semble exacerber par des diverses composantes alimentaires et environnementales.


L'endométriose n'est pas une maladie nouvellement découverte. Elle avait déjà été décrite dans la littérature médicale de la fin des années 1600. Elle a longtemps été définie comme une maladie de femme, être faible, plus hystérique que l'homme, mais la réalité est toute autre. En fait, c'est une maladie qui semble débuter par la dissémination de petits morceaux de tissus endométriosiques vers l'intérieur de la cavité abdominale lors des règles. L'endomètre est la muqueuse interne de l'utérus qui est évacuée lors des menstruations. Bien que les causes exactes de l'endométriose restent encore à découvrir, on pense que ces tissus s'implantent à d'autres endroits dans le corps et forment des lésions. Les recherches suggèrent que chacun de ces implants reproduit un mini-cycle menstruel, c'est-à-dire qu'à chaque mois, la lésion endométriosique saigne au moment des règles. Comme ces sécrétions n'ont nulle part où sortir, elles s'accumulent et irritent les tissus environnants. La douleur ressentie dépend en partie de la localisation de la lésion et de sa profondeur. On peut en retrouver n'importe où dans le corps, mais elle s'installe plus fréquemment dans les régions avoisinantes de l'utérus comme l'ovaire, la vessie, le sigmoïde (intestin) et le rectum.


Chaque femme atteinte d'endométriose vivra sa maladie différemment. Plusieurs femmes en sont même atteintes sans le savoir, soit parce qu'elle n'ont pas de symptômes dérangeants ou parce qu'elles ont toujours eu des règles douloureuses et qu'elles pensent que c'est "normal pour une femme d'avoir mal à ce temps-là du mois". C'est souvent lorsque l'affection s'aggrave et atteint d'autres organes que le diagnostic est établi.


Les symptômes incluent bien plus que les crampes menstruelles et les douleurs lombaires. Il y a toute une panoplie de manifestations: fatigue, anémie, douleur à la miction, à la défécation ou lors des relations sexuelles, fausse couches, infertilité, kystes ovariens, règles très abondantes, nausée, vomissements, diarrhée, constipation, dépression, maux de tête, ballonnement, etc. De plus, on note que ces femmes sont plus susceptibles à souffrir d'allergies, d'asthme, de fatigue chronique, de fibromyalgie, de migraine, de cystite interstitielle et de certaines maladies auto-immunes.


Les dernières recherches démontrent un lien entre l'endométriose et certains facteurs environnementaux. D'ailleurs, des milliers de femmes ont amélioré leur état de santé et leur fertilité en effectuant des changements à leur mode de vie. Par exemple, bien des victimes de l'endométriose se sont senties revivre en limitant l'exposition aux xénoestrogènes (oestrogènes étrangers au corps humain) et en rééquilibrant leur système hormonal. D'autres encore ont vu des résultats encourageants en adoptant une saine alimentation qui respecte leurs besoins individuels (candidose, allergies, intolérance au gluten). Plusieurs thérapies complémentaires peuvent aussi aider à diminuer la douleur et à reprendre le contrôle de sa vie.

(Voir mon livre L'endométriose: Vaincre la douleur et l'infertilité)

Voir mon nouveau blogue: http://endometriose-giselefrenette.blogspot.com/