La controverse autour du gluten a
animé bien des discussions depuis quelques années. Un point souvent soulevé et
qui cause beaucoup d’incertitude face au diagnostic de la maladie cœliaque concerne
les résultats que l’on appelle les « faux négatifs ». Ce terme
désigne un résultat qui exclut la maladie même si les symptômes qui y sont liés
sont présents. Dans ce cas précis, seule une biopsie de la paroi de l’intestin
grêle peut établir le diagnostic officiel de maladie coeliaque. Comme la
biopsie est un examen qui comporte certains risques, elle est effectuée
seulement si des anticorps indiquant la maladie sont révélés lors du bilan
sanguin. Mais est-ce que ces tests sanguins sont fiables?
La littérature médicale explique
que les tests sanguins pour déceler les anticorps
tTG (anti-transglutaminase) et EMA (anti-endomysium) démontrent un niveau d’exactitude
de 97 à 99 % dans le diagnostic de la maladie cœliaque. En toute logique, les
médecins appliquent ce qu’ils apprennent sans autre questionnement. Lors d’une
conférence enregistrée pour « The Gluten Summit », le Dr Rodney Ford,
un gastroentérologue pédiatrique reconnu comme expert dans le domaine du gluten,
nous donne un autre son de cloche fort intéressant.
Il explique que les scientifiques
font leurs recherches à partir d’une banque de sang de personnes ayant obtenu
un diagnostic formel de la maladie cœliaque. En fait, le sang étudié provient
de patients chez qui la biopsie de l’intestin grêle a décelé une atrophie
totale des villosités intestinales. Cette façon de diagnostiquer la maladie est
utilisée depuis plus de 20 ans. Mais voilà où le bât blesse! Si la paroi
intestinale d’une personne ne démontre que de l’inflammation ou une atrophie
villositaire partielle, on ne considérera pas qu’elle souffre de la maladie cœliaque.
Pourtant, la maladie évolue graduellement et n’apparaît pas comme par enchantement,
même si cela semble parfois le cas pour les symptômes.
La maladie cœliaque évolue avec
le temps chez certaines personnes prédisposées. Les variables suivantes doivent
être en place :
·
Gène prédisposant à la maladie présent à la
naissance;
·
Le gluten doit faire partie de l’alimentation;
·
Bien que la maladie apparaisse souvent dès que le
jeune enfant consomme du gluten (blé, avoine, seigle, orge, triticale, kamut,
épeautre), chez d’autres, et ce à n’importe quel âge, un facteur déclenchant viendra
démarrer le processus. Il peut s’agir d’un traumatisme tels un décès, une
chirurgie, une infection, la période suivant un accouchement, etc.
Une fois ces facteurs en place, on
pourrait résumer le déroulement comme suit :
·
Inflammation de la paroi intestinale;
·
Oedème de la muqueuse intestinale, hypertrophie
des cryptes, émoussement des villosités (début d’aplatissement);
·
Atrophie partielle des villosités intestinales;
·
Atrophie villositaire totale.
Ainsi, les résultats du bilan d’anticorps
tTG et EMA pour diagnostiquer la maladie coeliaque sont valables seulement lorsque
les villosités qui recouvrent la paroi interne de l’intestin grêle sont complètement
aplaties. Entre temps, plusieurs résultats sont des faux négatifs, c’est-à-dire
que la personne se fait dire que son problème n’est pas lié au gluten, alors qu’en
fait, il peut l’être. Le conférencier ajoute d’ailleurs qu’afin d’enrayer les dommages
causés par le gluten, il faut d’astreindre à une diète strictement sans gluten,
car le moindre écart, même minime, peut activer les anticorps anti-gliadine
(IgA et IgG) dans la circulation sanguine pour une période de 3 à 6 mois. Si
vous doutez du diagnostic, une diète sans gluten ou selon le terme utilisé par
le Dr Ford, zéro-gluten, pendant une période d’au moins trois mois pourrait s’avérer
utile pour déterminer la véracité du diagnostic. Si les symptômes diminuent, il
est fort probable que le gluten est en cause. Comme une diète sans gluten saine et équilibrée n'est pas néfaste à la santé, cette période d'essai ne vous causera aucun tort.
Pour plus d'information sur le sujet: L'intolérance au gluten - disponible en format papier, numérique ainsi qu'en anglais.
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