Il existe sur le marché plus de
400 produits contenant de l’acétaminophène (paracétamol). Il s’agit d’un analgésique
et antipyrétique sans effet anti-inflammatoire, communément utilisé tant pour les
enfants que pour les adultes (au Canada, vendu sous la marque de commerce Tylénol).
Pourtant, il y a fort à parier que si l’acétaminophène était un produit
naturel, il aurait été banni du marché depuis longtemps. En effet, l’innocuité
de cette molécule a été mise en doute de plus en plus souvent ces dernières
années.
Un médicament à prendre plus au sérieux
Aux États-Unis, chaque année, il
en découle plus de 100 000 appels aux centres anti-poisons, 50 000 visites
aux urgences, 26 000 hospitalisations et plus de 450 décès suite à des
complications hépatiques (foie). Au Québec, l’acétaminophène est la première
cause d’intoxication médicamenteuse depuis plus de vingt ans; depuis 2004, la
moyenne rapportée chaque année est de 4103 cas. Depuis 2003, 31 décès résultant
d’une intoxication à l’acétaminophène ont été signalés au Centre antipoison du
Québec.
Des effets indésirables
Facilement accessible sans ordonnance,
ses ventes ont certainement été stimulées par la crainte des effets délétères
rapportés lors de la prise de l’aspirine et des anti-inflammatoires
non-stéroïdiens (risques d’irritation gastrique et de saignement). De plus, il
est difficile d’imaginer qu’un médicament recommandé pour les jeunes enfants
puisse être si dangereux. Pourtant, la prise régulière d’acétaminophène est liée
à un plus grand risque de souffrir d’asthme, d’infertilité, de perte d’audition
et de complications liées au foie et aux reins. Son utilisation durant la
première année de vie semble augmenter les risques de souffrir d’asthme et de
symptômes allergiques durant l’enfance.
Le métabolisme de l’acétaminophène s’effectue en grande partie dans le foie. De ce fait, il diminue la réserve hépatique de glutathion, un antioxydant à l’effet détoxifiant d’une grande importance dans l’organisme. Lorsque ce médicament est combiné à l’alcool, les effets néfastes au foie sont accentués.
Réactions cutanées rares, parfois fatales
Le 1e août 2013, l’Agence
américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a émis un
communiqué révélant l’association de l’acétaminophène à une réaction cutanée
grave et parfois fatale, et cela, même aux dosages recommandés. Parmi les 107
cas signalés entre 1969 et 2012, on a dénombré 67 hospitalisations et 12 décès.
La plupart des cas impliquaient l’acétaminophène comme ingrédient principal du
produit et furent catégorisés comme «probablement» ou «peut-être» liés à cette
molécule.
Les symptômes à surveiller peuvent inclure la rougeur de la peau, un érythème (rash), des ampoules ou une desquamation de la peau. Ils peuvent apparaître à n’importe quel moment lors de la prise d’acétaminophène, soit dès la première dose ou après un usage prolongé. Si ces symptômes apparaissent, cessez de prendre l’acétaminophène et consulter un médecin immédiatement.
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