Q On m'a diagnotiqué une endométriose en cherchant la cause de mon infertilité, mais je n'ai jamais souffert de douleur menstruelle. Est-ce possible?
R Oui, c’est possible. Bien des femmes ont découvert qu’elles souffraient d’endométriose lors d’examens visant à déterminer la cause de leur infertilité. Certaines d’entre elles avaient effectivement des douleurs menstruelles, mais elles étaient gérables avec la prise d’analgésiques quelques jours par mois. D’autres n’ont jamais souffert de dysménorrhée et elles étaient étonnées d’apprendre qu’elles étaient atteintes d’une telle maladie.
L’intensité des symptômes a souvent plus à faire avec la localisation de la lésion que son étendue. Une plus grande douleur sera ressentie si la lésion touche à un plexus nerveux, comprime un nerf ou cause un étranglement des tissus. Ainsi, une femme peut avoir seulement une petite lésion endométriosique et souffrir de douleur sévère, alors qu’une autre aura des lésions très étendues avec peu ou pas de symptômes. C’est souvent lorsque les symptômes s’aggravent ou que leur durée dépasse la période de temps considérée normale pour les règles que la femme consulte.
Q J’entends souvent dire qu’on doit s’assurer de prendre soin de notre foie pour mieux faire face à l’endométriose. Pourquoi?
R Le foie est responsable de plus de 500 fonctions vitales chez l’être humain; il s’occupe de la détoxication des substances nocives pour le corps. Entre autres, c’est l’organe responsable de la dégradation et de l’élimination des agents pathogènes et des déchets toxiques. Dans le cas de l’endométriose, le bon fonctionnement du foie est très important, car c’est lui qui doit transformer et évacuer les surplus d’hormones sexuelles. Comme l’excès d’œstrogène et de xénoestrogènes en circulation exacerbe les symptômes de l’endométriose, un foie en bon état est un facteur essentiel au mieux-être.
Malheureusement, les traitements médicamenteux visant à traiter l’endométriose causent une surcharge de travail supplémentaire à cet organe souvent déjà malmené par une alimentation mal équilibrée et une carence en éléments nutritifs. Afin de bien faire leur travail, les enzymes hépatiques ont besoin d’un apport constant de vitamine A, B et E, d’acides aminés, de choline et d’inositol.
Q Est-ce qu’il y a un lien entre l’hypothyroïdie et l’endométriose?
R Les femmes atteintes d’endométriose semblent plus prédisposées à souffrir d’hypothyroïdie (insuffisance de la glande thyroïde); une étude a démontré une incidence sept fois plus grande lorsque comparé à la population féminine en général. On sait que le corps travaille comme un tout. Un déséquilibre hormonal d’une glande peut aisément déstabiliser d’autres glandes ou organes. De plus, l’endométriose et l’hypothyroïdie semblent impliquer une faiblesse du système immunitaire. Il n’est pas rare de voir plus d’une maladie impliquant le système immunitaire chez une même personne.
La production des hormones féminines et le maintien de la grossesse dépendent d’une concentration appropriée d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Par ailleurs, l’hypothyroïdie peut causer l’anovulation, l’irrégularité du cycle menstruel, des troubles de conception, un plus grand risque de fausses couches, de bébé mort-né ou de prématurité. La bonne nouvelle est que ces troubles disparaissent une fois que le traitement de la glande thyroïde est instauré.
Plus d'info: L'endométriose: vaincre la douleur et l'infertilité (Quebecor 2011)
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