Rechercher dans ce blogue

Affichage des articles dont le libellé est Autres écrits. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Autres écrits. Afficher tous les articles

Le pouvoir insoupçonné des couleurs

Comment visualisez-vous votre vie? La voyez-vous comme une longue série d'images en noir et blanc agrémentée de quelques nuances de gris? Ou est-elle, tout au contraire, parsemée de couleurs brillantes et vivifiantes? Bien que l'on s'arrête rarement pour y penser, les couleurs ont une grande influence sur notre vie. Elles sont omniprésentes autour de nous. Tout au long du jour, elles influent sur notre façon de voir le monde qui nous entoure; elles modulent tant notre comportement, notre caractère, notre humeur que nos décisions.

On pourrait dire que les couleurs ont leur propre langage. Même le choix de la couleur de nos vêtements en dit long sur notre vibration personnelle du jour; par une journée de grande fatigue, on peut être attiré par une couleur terne et peu voyante, car sans même le réaliser, étant trop amoché pour faire face à des problèmes, on voudrait passer inaperçu. Mais d'autre part, si cette personne décide de porter une couleur éclatante malgré sa lassitude, elle pourrait être surprise par un regain d'énergie inattendu.

Si vous avez déjà vécu une période de déprime, vous vous êtes sûrement rendu compte que le monde autour de vous avait perdu de son éclat; le ciel était moins bleu, les feuilles des arbres moins vertes et les fleurs moins belles. Et que dire quand on est fraîchement amoureux? C'est alors toute notre vie qui devient une toile de couleurs. Celles-ci sont présentes non seulement autour de nous, mais aussi dans nos expressions: le nuage noir au-dessus de ma tête, rire jaune, voir la vie en rose, une colère bleue, être vert de peur, blanc comme neige.

Les couleurs détiennent un pouvoir insoupçonné; elles touchent toutes les sphères de notre vie, de notre tenue vestimentaire à la décoration de notre milieu de vie et de travail, en passant par notre assiette et nos loisirs (peinture, dessin, photographie, livres). Elles peuvent également aider à apaiser la douleur et à calmer l'angoisse. Les praticiens de l'art-thérapie utilisent l'expression artistique afin d'explorer les problématiques souvent inconscientes de leurs clients. C'est en leur permettant de s'extérioriser par le gribouillage, le dessin, la peinture et les collages qu'ils peuvent apprendre à se connaître. Les couleurs utilisées dans un tel processus peuvent mettre à jour et permettre la compréhension de sentiments et d'émotions parfois profondément enfouis. Personnellement, j'ai découvert la puissance des couleurs en m'adonnant au journal créatif. Elles éveillent la créativité, aident à mieux comprendre certaines émotions jusqu'à lors restées floues, ouvrent des portes sur l'inconscient et stimulent la confiance en soi.

Chaque couleur a une signification particulière, bien qu'elle puisse varier légèrement selon la perception de chaque personne. Par exemple, le blanc, qui en fait est plutôt une absence de couleur, rappelle le calme, la discrétion, l'équilibre, la pureté, la virginité, la connaissance. Tout son contraire, le noir a souvent une connotation plus négative (deuil, rigueur, dépression, néant, austérité - habits religieux). Pourtant, il exprime aussi l'élégance (quoi de plus classique qu'une belle robe noire), la stabilité, la sobriété, le mystère. Le jaune est une couleur joyeuse qui incite à la fête, la joie, la chaleur et l'amitié. Il évoque l'ouverture d'esprit et stimule l'inspiration, l'intelligence, l'intuition et l'optimisme.

Le rouge est bizarrement contradictoire; il exprime tantôt l'amour, tantôt la colère, l'agressivité et la vengeance, le courage ou le danger, l'ardeur ou l'interdiction. Il symbolise également la passion, la séduction, le pouvoir, la détermination. C'est aussi une couleur qui ouvre l'appétit et augmente la pression sanguine (cardiaques s'abstenir). Le bleu est une couleur apaisante (mer bleue, ciel bleu) qui incite au calme, au rêve, à la sagesse, à la vérité et à la sérénité. L'orange est obtenu en combinant le rouge et le jaune. Cette couleur favorise la créativité et donne du courage. Elle est synonyme de joie, de communication, de spiritualité et d'optimisme. De plus, elle semble avoir un effet positif sur la digestion. Le vert, très présent dans la nature, est un savant mélange du bleu et du jaune. Il est associé à l'espoir, à la chance, à la stabilité et à la concentration. C'est la couleur de la guérison et de la paix intérieure.

Et vous, de quelle couleur sera faite votre vie?
(Publié dans le magazine Cheminement - web, septembre 2011)

Poème: Choisir

Choisir

Tant de pouvoir au fond de moi
Celui de détruire le rêve de l'autre
Ou de l'accompagner sur son chemin
Le choix de l'amour et la douceur
Ou la haine et la violence
Bâtir et rêver grand
Ou anéantir et mépriser autrui
Mais le plus grand pouvoir d'entre tous
Celui de choisir mon chemin
De me préparer une vie heureuse
Remplie de lumière et de gaieté
Me choisir moi, sans jamais en douter.

© Gisèle Frenette
12 juillet 2011

Poèmes

En fouillant dans de vieux dossiers, j'ai trouvé des poèmes que j'ai écrit en 1999.... j'ai pensé en partager quelques uns ...

Échelon

Échelon après échelon
Du fond de mon désespoir, je m’évade
Tels les ténèbres du néant
La noirceur qui sévissait autour de moi
Laisse maintenant place à la lueur du jour
Échelon après échelon
Soupirant d’un espoir grandissant
Luttant contre cette vague submergeante
Je m’agrippe au rêve de la liberté
Libre, enfin, de tout tourment
Un moment de répit dans cette ascension
Vers un jour meilleur
Vers un doux moment de détente
Échelon après échelon
Je m’échappe de ma prison
Pour soupirer d’aise, librement
Laissant derrière les peurs, les craintes
Les fantômes du passé
Échelon après échelon
Mon coeur s’enfle d’émoi, de joie
À imaginer la chaleur du soleil me caressant
La lumière du jour nouveau m’éclairant
À rêver de chemins inconnus
À découvrir des sentiers mystérieux
Échelon après échelon
Vers la vie, vers la lumière.

© Gisèle Frenette


******************

Chemins

Sur le chemin de la vie
Empreint d'embûches
J'avançais lentement, péniblement
Trébuchant souvent
La lumière du soleil éteinte
Les nuages lourds et menaçants.

Sur le chemin de la vie
Pris dans les sables mouvants
Tu piétinais, tu t'enfonçais
Hurlant silencieusement ta détresse
L'espoir s'éteignait
Chaque jour, chaque nuit, un peu plus.

Sur le chemin de la vie
À la croisée du destin
Deux étrangers firent connaissance
Se tendant la main
Pour traverser cette route
Vers de nouveaux horizons.

Sur le chemin de la vie
À l'aube d'un nouveau début
Tu me proclamas ton amour
Me promettant le bonheur
J'ai ouvert mon cœur au tien
À toi, mon ami, mon amant.

Main dans la main
Sur le chemin de la vie.

© Gisèle Frenette


****************


Thoughts of you

Thoughts of you
Forbidden thoughts of you
Hidden moments, stolen times
Just you and me
Love, dreams and hope
Hope for a chance to savor you
Stolen glances, your hand brushing mine
Whispered words in passing
Stolen moments with my borrowed lover
Who belongs to another
Wishing we could scream our love
Our feelings to the world
But stolen moments are all we can have
Shamefully wanting you, needing you
Thoughts of you, dreams of you
Is all it shall ever be.

© Gisèle Frenette

Et si j'étais....lui: une nouvelle



On me demande souvent si j'écris autre chose que des articles de santé. Voici un texte que j'ai écrit en 2008 pour un concours de nouvelles. Il a été retenu et publié dans un recueil de 17 nouvelles et récits (Jean-Paul Parisé, Éditeur Botakap). C'était ma première incursion dans le monde de la fiction. Bonne lecture!





Et si j’étais… lui


« …si vous le connaissez, si vous pensez l’avoir rencontré, s’il vous plaît, communiquez avec la Sûreté du Québec immédiatement… » La télévision continuait son monologue pendant que je me concentrais sur le dessin d’un super héros, création mythique de mon imaginaire. Sans un regard pour la télé tant ma concentration était grande, je m’efforçais de reproduire dans mon cahier à pages blanches, un intrépide personnage sorti tout droit d’un monde chimérique. Langue pincée entre mes lèvres serrées trahissant mon effort, le portrait prenait forme. « …La Sûreté du Québec divulgue à l’instant le portrait vieilli par traitement informatique de ce à quoi pourrait ressembler Jean-Paul Parisé, aujourd’hui, 18 ans après son enlèvement… » Au mot portrait, j’ai levé la tête par curiosité.

—Oh mon Dieu! m’exclamai-je, décontenancé, le crayon pointé dans l’air du temps.

Le portrait en question était mon parfait sosie. Visage allongé, front haut, nez bien proportionné, lèvres en forme de cœur avec un semblant de fente au menton, je croyais me regarder dans un miroir. N’ayant porté que peu d’attention à l’information qui diffusait, je m’empressai de monter le son. Il s’agissait en fait d’une émission télévisée en direct portant sur les personnes disparues au Québec. On passait tour à tour la photo d’un jeune bambin d’environ 2 ou 3 ans et celle de mon double, entrecoupées par l’image réelle d’un couple de belle apparence probablement dans la quarantaine. L’émission tirant à sa fin, l’animatrice dispensait les derniers remerciements pendant que défilaient des images d’enfants disparus, certains depuis plus de vingt ans si je me fiais aux dates au bas de l’écran.

Ayant perdu toute envie de dessiner, je sortis de mon petit studio d’étudiant pour me diriger vers le dépanneur à trois coins de rue de chez-moi. Tout en appréciant cette belle journée du mois d’octobre, je repensais à ma fête d’anniversaire qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Le 28 septembre avait été une journée particulièrement mémorable cette année. Entouré d’une bonne dizaine d’amis, la plupart comme moi, étudiants à l’Université Laval, j’avais entamé ma deuxième décennie à coups d’éclats de rire et de musique. Peu d’importance était portée à cet anniversaire pendant que je grandissais sur une ferme près de la municipalité de Beaupré. Alors que plusieurs de mes compagnons d’école se voyaient offrir une grande fête d’amis, mes parents tenaient à souligner l’événement à la maison, par un gâteau et un ou deux cadeaux. Je me souviens encore de la réponse intransigeante de mon père alors qu’à la veille de mes dix ans, j’avais osé réclamer haut et fort un vrai « party de fête » avec mes amis. Il avait répliqué d’un ton qui ne laissait place à aucun compromis: « Denis, les autres font comme ils veulent. Ici, chez les Caron, on fête ça en famille! » Il faut dire que n’ayant pas de famille ni l’un ni l’autre et travaillant de longues heures sur la ferme, mon père et ma mère vivaient une petite vie bien tranquille avec un minimum de contact extérieur. J’ai toujours pensé que c’était pour se faire pardonner ce refus que mon père accepta enfin de laisser entrer un téléviseur dans notre maison.

C’est en attendant mon tour au comptoir du dépanneur, que j’ai senti un regard insistant posé sur moi. Une jeune fille d’une quinzaine d’années me dévisageait. Croyant avoir affaire à une adolescente pâmée sur mon look quand même très avenant, je la remerciai d’un sourire. Encouragée, elle s’approcha et me dit que j’avais l’air très familier. Avec un haussement d’épaules et sans plus d’explication, je quittai le petit commerce, mais non sans me permettre un dernier coup d’œil à son roulement de hanches audacieux alors qu’elle s’éloignait elle aussi.

En me préparant un plat de pâtes pour mon repas du soir, toutes sortes de pensées me traversaient l’esprit. L’esquisse de mon super héros que je devais fournir à mon titulaire de stage dans moins de deux jours, le retour d’appel que ma mère attendait, mon linge sale qui décorait présentement un coin de plancher de mon studio, des images d’enfants disparus, et une drôle de sensation comme si j’oubliais quelque chose d’important. Les photos des enfants recherchés continuaient à défiler dans ma tête. Je me demandais si je reconnaîtrais vraiment quelqu’un après avoir vu sa photo pendant quelques minutes seulement. J’étais doté depuis toujours d’une mémoire photographique plus développée que la moyenne des gens. J’avais appris que beaucoup d’artistes en sont pourvus, ce qui les aide à mémoriser une quantité surprenante de détails qu’ils peuvent ensuite reproduire à leur guise. Néanmoins, je ne semblais pas pouvoir me souvenir des visages que j’avais vus à la télé cet après-midi même.

J’ai peur. L’image est floue. Les images changent rapidement. Je me promène dans une rue passante, mais je ne marche pas. Je flotte. Je vois une foule de gens, des voitures, des magasins. Quelqu’un a coloré toutes les feuilles des arbres en jaune, orange et rouge. J’aime bien me promener si haut même si je me fais un peu balloter. On me dépose par terre. J’étais assis sur les épaules de quelqu’un. De plus en plus de gens se pressent autour de moi. Maintenant, je ne vois que des sacs à mains et des jambes, des tas de jambes. Une main toute douce tient ma menotte bien serrée dans la sienne. Il y a de la musique et peut-être bien un spectacle. Mais oui, je vois un clown sur une étrange de bicyclette avec juste une grande roue, et un autre clown qui lui court après. Il y a plusieurs gros ballons presqu’aussi grands que moi et des cerceaux aussi. Les gens rient très fort. Tout d’un coup, j’échappe la main qui me tient. On applaudit. Tout le monde est de bonne humeur. Je ris. Puis, on me bascule; toutes ces jambes se sont mises à bouger en même temps. La musique s’arrête. Une main se glisse dans la mienne et c’est avec l’insouciance d’un enfant de deux ans que je continue ma promenade. J’ai peur. Je ne sais pas pourquoi. Je pleure, j’ai froid, j’ai mouillé mon lit. Mais maman ne vient pas. Une dame vient à sa place. Elle n’est pas jolie comme maman, mais elle me sourit. Elle me dit : « Ne pleure pas Denis, tout va bien. » Mais mon nom n’est pas Denis. Mon nom est Jean-Paul Parisé. J’ai deux ans. Je le sais parce qu’à ma fête la semaine passée, j’ai eu un gros gâteau au chocolat avec deux bougies. Tout tourne, les clowns, une main qui vient vers moi, « Viens mon beau Denis, viens avec maman mon bébé chéri. » J’ai froid, je tombe, j’ai peur.
—Maman!

Mes yeux s’ouvrent soudainement. La lumière du jour pénètre dans ma petite pièce. Il fait froid. Je me sens bizarre, un peu perdu. Peu à peu, le sentiment s’estompe, mais pas complètement. Quel rêve! Ou plutôt, quel cauchemar! Je déteste me réveiller comme ça. Je n’ai pas l’habitude d’être si facile à attendrir, mais il faut croire que cette émission d’enfants disparus d’hier avait touché un point sensible. J’ai un vague pressentiment que quelque chose dans ma vie a changé. J’ai pourtant autre chose à faire que de penser à ça. Je dois mettre au monde un super héros absolument époustouflant si je veux impressionner mon responsable de stage.

Malgré toute ma bonne volonté, je me laisse attirer par mon ordinateur. Mes doigts pitonnent rapidement vers un site d’enfants disparus. Mais il y en a des centaines. C’est incroyable! Il y a tellement de sites différents. Finalement, je presse un onglet qui s’intitule « Disparus mais pas oubliés ». Il s’agit d’enfants disparus depuis plus de dix ans. Sans trop d’espoir de retrouver la trace de mon sosie, je tape le nom de Jean-Paul Parisé. Même en m’y attendant, l’apparition de mon visage qui me regarde droit dans les yeux me fait sursauter.

La gorge sèche, les paumes des mains moites, je retiens mon souffle en lisant la description : « Jean-Paul Parisé, né le 28 septembre 1972, est disparu le 6 octobre 1974, lors d’une promenade avec sa mère sur la rue St-Jean à Québec. Lors de sa disparition, il portait une salopette bleue, une chemise à manches longues jaune et un manteau doublé de laine de mouton… Natifs de cette ville, son père Martin Parisé, avocat, et sa mère Johanne Morin, infirmière, résident toujours à la même adresse. Ils n’ont jamais perdu espoir de retrouver un jour leur fils adoré. Signes distinctifs : cheveux blonds très pâles, yeux bleus et une tache de naissance rouge violacé en forme de fer à cheval sous l’aisselle gauche.

C’est à ce moment que ma vie a basculé. Trop de coïncidences. Ce n’était pas possible.

—Bureau de la Sûreté du Québec. En quoi puisse vous aider?

—Je pense … je pense que je suis Jean-Paul Parisé…

Éloge des femmes d’hier et d’aujourd’hui

On a tous déjà entendu le vieil adage du poète français Gabriel-Marie Legouvé (1764-1812) qui dit : « Derrière chaque grand homme se cache une femme. » Mythe ou vérité? Voilà un débat qui pourrait faire couler bien de l’encre. Chose certaine, dans l’histoire de notre beau monde, la femme a toujours été le point de mire. Alors que les poètes proclamaient sa douceur, son charme et sa beauté, elle fut trop souvent contrainte à une vie de servitude, l’obligeant parfois à se soumettre à une dégradation inconcevable.

À travers les siècles, l’entité féminine a dû s’affirmer, réclamer une place et se prévaloir du droit d’être une personne égale au genre masculin. Le combat continue toujours dans certaines parties du monde, mais la femme canadienne a su gagner ses épaulettes.

Depuis toujours, la femme est un être de dévotion; à sa famille, à ses voisins, à la religion, à ses croyances personnelles. Comment peut-on surnommer la femme, le « sexe faible », alors que sans elle, point d’homme en devenir. En effet, la femme est l’âme même du futur. Contre vents et marées, elle a trimé dur. Rendons hommage à ces femmes d’un autre temps qui, mettant de coté leur état d’âme, s’appliquaient à assurer la survie d’une ribambelle d’enfants, parfois avec un mari absent des mois durant au chantier ou en mer, à l’infirmière dévouée qui traitait les malades avec si peu de moyens à sa disposition ou à l’institutrice déterminée à apporter à ses élèves un futur meilleur par le biais de l’éducation.

Autrefois, les choix de carrière étaient très limités pour la femme qui n’embrassait pas le rôle traditionnel d’épouse et de mère de famille: servante, religieuse, professeur, infirmière, secrétaire. Puis arriva un type de femmes à l’esprit fort, plus difficiles à assujettir. Souvent au grand désespoir des hommes, celles-ci exigeaient d’être entendues et acceptées dans la sphère masculine à titre autre que celui d’une personne soumise et obéissante. Et voilà que l’ère de la femme moderne se pointait!

Peu à peu, la voix de la femme se fit entendre. À force de détermination, de persévérance pour ne pas dire d’entêtement, elle s’enhardit à braver les interdits. Les femmes s’insinuèrent progressivement dans des professions considérées en tous sens masculines. En 1883, après une longue bataille, Emily Stowe infiltra le monde de l’homme en devenant la première femme médecin au Canada. C’est en 1900 qu’Irma Lavasseur honora le Québec en devenant sa première femme médecin canadienne française. En 1897, Clara Brett Martin fut désignée comme la première femme avocate de l’Empire britannique. Tout devenait possible.

Malgré les avancées, la bataille était loin d’être terminée. Un rude combat devait être mené pour chaque point gagné, souvent accompagné d’une danse d’un pas en avant et de deux vers l’arrière. Les mots de Nellie McClung (1873-1951), activiste et femme politique canadienne, ont su décrire l’impression du moment alors qu’elle écrivait en 1915 : « On parle encore de la féminité comme d’une maladie. » Les femmes sur la ligne d’attaque étaient souvent encouragées silencieusement et secrètement par celles toujours soumises à leur profonde croyance que la place d’une femme était au foyer à servir son homme. Graduellement, un changement s’effectua. La femme, bien déterminée, utilisa de tous ses atouts pour réussir; elle usa de son charme quand il le fallait pour gagner la confiance du sexe opposé et de son intelligence et de son ingéniosité quand venait le temps de défier son adversaire.

La persévérance remarquable de la femme porta fruit. En 1916, le droit de vote fut accordé pour la première fois aux femmes canadiennes (Manitoba) et en 1940 à celles du Québec. C’est à ce moment que commença l’ascension des femmes en politique. En 1930, Cairine Reay occupa un poste de sénatrice au Canada, puis en 1942, deux femmes furent admises au Barreau du Québec. La voie était ouverte; la femme avait sa place dans ce monde d’hommes, mais la progression se fit par à-coups et non pas sans heurt. Ce fut une grande victoire en 1964 quand la loi donna aux femmes le droit juridique de gérer leurs biens sans le consentement de leur époux. L’émancipation de la femme devenait une réalité.

La femme est un être admirable de par son courage, sa ténacité, sa patience, sa tolérance et son amour sans borne de la vie. Elle dépasse de loin sa désignation de « sexe faible »; la femme a démontré au fil du temps la force de son caractère, de sa sagesse et de sa persévérance. Encore aujourd’hui, la femme doit prouver ses capacités en faisant preuve de dynamisme à tous les jours, car avec la liberté chèrement acquise de partager tous les privilèges de l’homme, elle n’a pas pour autant été déchargée de son rôle de mère et de ménagère. Débordante de tendresse, la femme dans toute sa féminité reste un être complexe à plusieurs facettes qui cherche à s’épanouir dans un monde toujours changeant.

Référence : www.thecanadianencyclopedia.com

Choix de vie : Le partage du bonheur

Déjà en 2010, j'ai écrit sur le bonheur... et maintenant, 7 ans plus tard, l'article est toujours  d'actualité et je viens de publier un livre intitulé Le bonheur pour tous. Comme quoi on ne sait jamais où la vie nous mènera! 

Voici l'article en question:


Avez-vous déjà réfléchi à la puissance d’un sourire? Alors que notre vie est souvent une course folle, en compétition avec une horloge dont les aiguilles tournent trop vite, un sourire, un seul, suffit à nous ralentir et à nous ancrer dans le moment présent. Un sourire gratuit, sans attente, sans exigence. Peut-être nous arrivera-t-il de ce monsieur attentif qui nous ouvre une porte, de la vieille dame qui traîne péniblement ses sacs d’épicerie, ou de ce petit garçon édenté qui sourit avec son cœur.


Et si on envisageait la question dans toute son ampleur? S’agit-il simplement d’un sourire, d’une expression faciale pratiquement automatique? Mais non, en fait, il s’agit de partage, un élément clé du bonheur. Voilà! La preuve est faite qu’il n’est pas nécessaire d’être riche pour partager. Quand on échange un sourire, un bonjour, qu’on ouvre une porte pour l’autre, on contribue possiblement au meilleur moment de la journée d’autrui. Il y a quelque temps, alors que j’offrais à une dame âgée de ranger son panier d’épicerie, elle me dit avec un grand sourire que j’étais un ange de l’aider. Quelle récompense pour une action qui ne prit que vingt secondes de mon temps! Et bien que ceci se soit passé il y a quelques mois, je m’en souviens comme si ça venait d’arriver; elle a marqué non seulement ma journée, mais aussi ma mémoire affective.

Fervente croyante de la loi du retour, je sais qu’une bonne action me sera retournée d’une façon ou d’une autre. Le partage ne quémande pas de retour direct; il ne doit pas y avoir d’attente spécifique. On fait quelque chose parce que cela nous fait du bien. De par ma vie d’auteure, je partage mes connaissances sur certains thèmes de santé avec un grand nombre de gens. J’écris des livres, je publie des articles, je maintiens un blogue et je réponds à des courriels de gens inquiets de leur santé. Pourquoi mettre tant d’énergie dans quelque chose de si peu rémunéré? Tout simplement parce que le partage m’apporte beaucoup. Lorsqu’on me dit que tel livre ou tel article a changé une vie ou a aidé une personne à comprendre son problème, je me sens bien dans ma peau, dans mon cœur. Le partage m’apporte un sentiment de fierté, de valorisation. De savoir que mes écrits aient pu aider ou toucher quelqu’un m’encourage à continuer. Mon désir d’aider les autres est récompensé par le fait qu’un étranger à quelque part dans le monde ait pris le temps de m’écrire son appréciation. Cette personne qui a partagé ses mots sans obligation ne saura jamais le sentiment de bonheur qu’elle m’a offert. Pourtant, si on en croit la loi du retour, sa gentillesse lui sera rendue à son tour, d’une façon ou d’une autre.

Vous est-il déjà arrivé de sortir d’une rencontre ou d’un atelier et de vous dire que cette personne ou cet animateur était vraiment super, que vous avez adoré ce moment privilégié? Mais dès l’arrivée à la maison, le conjoint, les enfants, le téléphone ou tout autre empêchement vous a vite fait oublier ce sentiment de reconnaissance. Pourtant, si on prenait quelques instants (surtout maintenant à l’ère de l’Internet et de la communication rapide) pour écrire un petit mot à cette personne en lui partageant notre ressenti, imaginez le bonheur qui l’envelopperait à sa lecture. Rien de plus facile que de partager verbalement ou par voie d’écriture une bonne pensée, un souhait d’anniversaire ou de guérison, une idée saugrenue qui fera sourire, un souvenir. Pourquoi ne pas accorder une place prioritaire au bonheur dans notre vie?

Alors qu’une nouvelle année s’enclenche, pourquoi ne pas prendre une résolution toute simple? Celle de donner et de partager du bonheur autour de soi! Si chaque personne dispensait une bonne action gratuite par jour, l’autoroute du bonheur deviendrait rapidement bien achalandée! Ajoutez à cela la loi du retour, et alors là, que de gens heureux il y aurait! S’il est vrai que nous récoltons ce que nous semons, n’est-il pas préférable de semer de la bonté, de la gentillesse et, pourquoi pas, de l’amour autour de soi?


Article paru dans la revue Cheminement de janvier 2010

Un poème: Ces mots

Ces mots

Si j'avais les mots, je te dirais
Ce que tu veux m'entendre dire
Si j'avais le rythme
Je te chanterais ces mots
Si j'étais en colère, je les crierais
Mais je suis là, seule avec mon crayon
Qui glisse sur le papier sans destination
Des mots tout simples, disjonctés
Des mots sans retenue, sans logique
Des mots échappés de je ne sais où
Parce qu'ils débordent de partout
Parce qu'ils veulent être entendus
Ils désirent atteindre une âme
Ces mots dont je ne contrôle pas le destin
Si je connaissais ces mots
Je les libérerais, pour qu'à leur guise
Ils te chatouillent l'intérieur
Ces mots chauds et passionnés
Qui attendent d'être enfin libérés.

Gisèle Frenette
(nov 2009)

Une prière à partager

Voici une prière que j'ai écrit au début de l'hiver après une session de journal créatif et j'ai pensé la partager avec vous. Elle m'est venue spontanément dans l'espace de quelques minutes. Vous pouvez la copier si vous voulez, mais s'il vous plaît, n'oubliez pas qu'elle est protégée par des droits d'auteur, alors ajoutez-y mon nom.